PAGE 185. — BEKKER, p. 426 : τὸ λογιστικόν… τὸ ἐπιθυμητικόν… τὸ θυμοειδές.
Ces expressions qui reviennent sans cesse dans Platon, ont passé de Platon dans les Alexandrins, de ceux-ci dans les Pères grecs, et des Pères grecs dans les Pères latins, lesquels les ont traduites en principium rationale, concupiscibile, irascibile, formules devenues presque les formules officielles de la théologie scholastique et même de la morale chrétienne. Il fallait à tout prix les éviter dans une traduction de Platon. Il en est résulté que de peur d'être chrétienne et scholastique, notre langue a été vague et incertaine, tandis que celle du philosophe grec, sans cesser d'être élégante, est fixe et bien arrêtée. La raison traduit assez bien τὸ λογιστικόν ; le désir, ou plutôt la passion, τὸ ἐπιθυμητικόν ; mais un équivalent fixe de τὸ θυμοειδές est bien difficile à trouver, quand on veut éviter le principe irascible. J'ai presque toujours traduit τὸ θυ-