nière d’interpréter les passades difficiles des grands penseurs de l’antiquité est au-dessus de ma portée, et je demeure très convaincu qu’une phrase écrite par Platon et commentée par Aristote, est fort intelligible en elle-même, alors même qu’elle ne le serait plus pour nous.
Il n’y aurait à cela, en effet, aucune contradiction. D’abord, les manuscrits peuvent avoir été altérés à cet endroit, où la plus petite erreur de copiste suffit pour tout embrouiller, et où il était si aisé à des copistes de commettre quelque erreur. D’un autre côté, la langue de la géométrie ancienne ne nous est point assez bien connue pour que nous ayons une idée exacte de la valeur précise de tous les mots techniques de la phrase de Platon et du résumé d’Aristote. Aristote et les commentateurs grecs, dont le Scholiaste est un débris, entendaient la pensée de Platon, parce qu’ils entendaient sa langue mathématique, et c’est vraisemblablement parce que l’intelligence de l’une nous manque aujourd’hui que celle de l’autre nous échappe. Il n’appartient donc qu’à des hommes qui ont fait une étude particulière de la géométrie ancienne, d’aborder la présente difficulté avec quelque chance de succès ; et comme je ne suis nullement dans ce cas, l’inutilité de mes efforts n’est pas une raison pour moi de désespérer qu’avec le temps et