il ne fait pas connaître proprement le changement qui peut arriver dans la première et meilleure forme de gouvernement. 11 prétend, en effet, que rien ne peut se maintenir, parce qu'il doit toujours survenir des changemens dans une période donnée, et que cela arrive lorsque les nombres dont la racine cubique est ajoutée à un multiple de cinq font deux harmonies, c'est-à-dire lorsque le nombre de cette figure devient solide (ἀρχὴν δ' εἶναι τούτων, ὧν ἐπίτριτος πυθμὴν πεμπάδι συζυγεὶς δύο ἁρμονίας παρέχεται, λέγων ὅταν ὁ τοῦ διαγράμματος ἀριθμὸς τούτου γένηται στερεός) ; attendu qu'alors la nature produit des êtres dépravés et qui résistent à toute éducation. Peut-être cela n'est-il pas sans quelque vérité… mais… » Suit une critique fort développée.
De ce passage, bien ou mal entendu, il résulte certainement : 1° qu'Aristote prenait au sérieux cet endroit de Platon ; 2° qu'il croyait le comprendre, puisqu'il le résume pour le critiquer, et convient même qu'il contient quelque chose de vrai. Or, si Aristote a trouvé cet endroit intelligible, c'est qu'il l'est incontestablement. Ceci est un point qu'il n'est pas sans importance d'établir contre l'opinion de ceux qui pensent se tirer d'affaire, en affirmant qu'il y a là quelque extravagance mystique, et que Platon ne se comprenait pas lui-même. Je déclare humblement que cette ma-