accompagne, le bon sens, par exemple, la vue, la santé ? car de tels biens nous sont chers à double titre.
Il est vrai, répondis-je.
Ne vois-tu pas une troisième espèce de biens ? Se livrer aux exercices gymnastiques, rétablir sa santé, exercer la médecine et les autres arts lucratifs, ce sont là, dirions-nous, des biens pénibles, mais utiles, et nous les recherchons, non pour eux-mêmes, mais pour le salaire et les autres avantages qu’ils amènent à leur suite.
Je reconnais cette troisième espèce de biens[1]. Mais où en veux-tu venir ?
À quel rang, reprit-il, parmi ces biens placeras-tu la justice ?
Au premier, selon moi, parmi les biens qu’on doit aimer pour eux-mêmes et pour leurs conséquences, si l’on aspire au bonheur.
Ce n’est pas là l’idée que la plupart des hommes se font de la justice : ils la mettent au rang des biens pénibles et dont l’acquisition n’a de prix que par l’honneur et le profit qu’ils apportent, mais qu’on doit fuir pour eux-mêmes parce qu’ils coûtent trop à la nature.
Oui, je sais que c’est là l’opinion ordinaire ; et
- ↑ Sur les diverses sortes de biens, voyez le Philèbe ainsi que l’argument.