ἄνισα ; c’est l’avis de Bekker, de Schleiermacher et de Schneider, sur ce motif, que la suite prouve assez l’inégalité. Cela est très vrai, s’il s’agit de l’inégalité morale, relativement aux espèces intelligibles et sensibles que ces lignes représentent ; mais il en est autrement, si l’on considère seulement leur division en elle-même. Ce qu’elles représentent peut être inégal, sans qu’elles cessent pour cela d’être égales entre elles, d’avoir la même étendue. Ἴσαa aussi l’avantage de moins compliquer les idées, qui sont déjà assez difficiles à suivre. Mais, d’un autre côté, ἂν ἴσα est grammaticalement difficile à défendre. Ἂν, particule potentielle, comme le veut Ast, est insoutenable. Ἂν, dans le sens d’ἀνὰ ἴσα τμήματα, et comme faisant le pendant de ἀνὰ τὸν λόγον, vaut mieux ; mais, alors, pourquoi Platon n’a-t-il pas mis ἀνά ? Je suis la grammaire et la majorité.
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