PAGE 48. — Ou de connaître tout, à l'exception du bien. BEKKER, p. 312 : ἄνευ τοῦ ἀγαθοῦ…
Stallbaum, d'après Morgenstern, retranche ἄνευ τοῦ ἀγαθοῦ, parce que ce qui suit lui paraît suffire et rendre inutile ἄνευ τοῦ ἀγαθοῦ. Mais il ne faut pas se hâter de corriger un texte, et surtout un texte de Platon, par de simples raisons de goût. Stallbaum tend sans cesse à réduire la phrase large et abondante de Platon aux formes analytiques de la phrase moderne. Ici, par exemple, il veut supprimer une partie de la phrase, parce que l'autre suffirait, tandis qu'il est dans la manière de Platon de soutenir et de développer les diverses parties d'une phrase les unes par les autres. Plus bas, Stallbaum change δοκεῖν en διωκεῖν, qui lui semble plus naturel ; et, par cette correction arbitraire, il transforme une belle pensée en une phrase commune et assez mal tournée. Platon avait dit, qu'à l'égard du juste et de l'honnête, bien des gens se contentent de faire et de posséder, et de paraître faire et posséder, des choses qui, sans être justes ni honnêtes, en ont l'apparence, tandis que lorsqu'il s'agit de notre intérêt, l'apparence ne suffit plus et on s'attache à la réalité. L'incise : paraître faire et posséder, est donc fort importante, et tous les manuscrits ont δοκεῖν. Au lieu de cela, Stallbaum, d'après Ast, fait dire à Platon que bien des gens se contentent de faire, de