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entendu en sortant. Tels étaient à peu près les jugemens des ames, leurs châtimens, ainsi que les récompenses qui y correspondent. Après que chacune de ces ames eut passé sept jours dans cette prairie, il leur avait fallu en partir le huitième, et se rendre en quatre jours de marche dans un lieu d’où l’on voyait une lumière traversant toute la surface de la terre et du ciel, droite comme une colonne et semblable à l’Iris, mais plus éclatante et plus pure. Elles y étaient arrivées après un autre jour de marche ; là elles avaient vu que les extrémités du ciel aboutissaient au milieu de cette bande lumineuse qui leur servait d’attache, et reliait le ciel, en embrassant toute sa circonférence, comme ces pièces de bois qui ceignent les flancs des galères. À ces extrémités était suspendu le fuseau de la Nécessité, lequel donnait le branle à toutes les révolutions des sphères. La tige et le crochet de ce fuseau étaient d’acier ; le peson était un mélange d’acier et d’autres matières. Voici comment ce peson était fait: il ressemblait pour la forme aux pesons d’ici-bas ; mais d’après la description donnée par l’Arménien, il faut se le représenter comme contenant dans sa vaste concavité un autre peson plus petit, de forme correspondante, comme des vases qui s’ajustent l’un dans l’autre ; dans le second peson il y en avait un troisième, dans