Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, IX et X.djvu/683

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

juste, que, soit qu’il se trouve indigent ou malade, ou dans quelque autre situation regardée comme malheureuse, ces maux prétendus tourneront à son avantage durant sa vie ou après sa mort. Les dieux en effet ne sauraient négliger quiconque s’efforce de devenir juste et de se rendre par la pratique de la vertu aussi semblable à la divinité qu’il a été donné à l’homme.

Il n’est pas naturel qu’un homme de ce caractère soit négligé de l’être auquel il ressemble.

Et ne faut-il pas penser tout le contraire de l’homme injuste ?

Sans doute.

Ainsi, du côté des dieux, les fruits de la victoire demeurent au juste.

Du moins c’est mon sentiment.

Et de la part des hommes, n’est-ce pas ainsi que les choses se passent, puisque enfin il faut dire la vérité ? N’arrive-t-il pas aux fourbes et aux scélérats la même chose qu’à ces athlètes, qui courent fort bien en partant de la barrière, mais non pas lorsqu’il faut y revenir ? Ils s’élancent d’abord avec rapidité ; mais sur la fin de la course ils deviennent un sujet de risée, lorsqu’on les voit, les oreilles entre les épaules, se retirer précipitamment sans être couronnés ; au lieu que les véritables coureurs arrivent au but, remportent le prix et reçoivent la couronne. Les