Le peintre, disons-nous, peindra une bride et un mors.
Oui.
Le sellier et le forgeron les confectionneront.
Fort bien.
Mais quant à ce qui est de savoir comment doivent être faits cette bride et ce mors, est-ce le peintre qui s’y connaît ? N’est-ce pas même un autre que celui qui les fait, et le sellier et le forgeron ? N’est-ce pas celui qui sait s’en servir, c’est-à-dire le seul écuyer ?
Cela est très vrai.
Voici donc une distinction générale que nous pourrions établir.
Laquelle ?
Je veux dire qu’il y a trois arts qui répondent à chaque chose, l’art qui s’en sert, celui qui la fait, et celui qui l’imite.
Soit.
Mais à quoi tendent les propriétés, la beauté, la perfection d’un meuble, d’un animal, d’une action quelconque, sinon à l’usage auquel chaque chose est destinée par sa nature ou par l’intention des hommes ?
À nulle autre chose.
C’est donc une nécessité que celui qui se sert d’une chose, la connaisse mieux, et qu’il dirige l’ouvrier dans son travail, en lui apprenant ce