Tu me diras peut-être qu’il n’y a rien de réel en tout ce qu’il fait. Cependant le peintre fait aussi un lit en quelque façon.
Oui, l’apparence d’un lit.
Et le menuisier que fait-il ? Ne viens-tu pas de dire qu’il ne fait pas l’idée même que nous appelons l’essence du lit, mais un tel lit en particulier ?
Je l’ai dit, il est vrai.
Si donc il ne fait pas l’essence même du lit, il ne fait rien de réel, mais seulement quelque chose qui représente ce qui est véritablement ; et si quelqu’un soutenait que l’ouvrage du menuisier ou de tout autre ouvrier a une existence réelle, il est très vraisemblable qu’il se tromperait.
C’est du moins le sentiment de ceux qui agitent ordinairement de semblables questions.
Ainsi ne soyons pas surpris que, comparés à la vérité, ces ouvrages soient bien peu de chose.
Non.
Veux-tu que d’après ce que nous venons de dire, nous examinions quelle idée on doit se former de l’imitateur de ces sortes d’ouvrages ?
Si tu veux.
Voici donc trois lits à distinguer : l’un essentiellement existant dans la nature des choses, et dont nous pouvons dire, ce me semble, que