leur ; quant à ceux qui pourraient altérer l’ordre qui règne dans son ame, il les évitera, soit dans ses relations privées, soit dans sa vie publique.
Mais si cette pensée le préoccupe, il ne voudra donc pas se charger de l’administration des affaires ?
Si fait, je te jure, dans sa république à lui ; mais il ne sera peut-être pas aussi bien disposé à l’égard du gouvernement de sa patrie, si quelque coup du ciel ne lui vient en aide.
Je t’entends. Tu parles de cette république dont nous avons tracé le plan, et qui n’existe que dans nos discours ; car je ne crois pas qu’il y en ait une pareille sur la terre.
Du moins peut-être en est-il au ciel un modèle pour quiconque veut le contempler, et régler sur lui son ame. Au reste, peu importe que cette république existe ou doive exister un jour ; ce qui est certain, c’est que le sage ne consentira jamais à en gouverner d’autre que celle-là.
Cela est très vraisemblable.