Fais-moi maintenant deux autres figures, l’une d’un lion, l’autre d’un homme. Mais il faut que la première de ces trois images soit la plus grande, et la seconde ensuite.
Ceci est plus aisé ; j’y suis.
Joins ensemble ces trois images, de sorte qu’elles se tiennent et ne fassent qu’un tout.
Elles sont jointes.
Enfin, enveloppe tout cela dans l’image d’un seul être, d’un homme par exemple, de manière que celui qui ne pourrait voir l’intérieur et ne jugerait que sur l’apparence, le prendrait pour un être unique, pour un homme.
C’est fait.
Adressons-nous à présent à qui soutiendrait que pour l’homme ainsi fait, il est avantageux d’être injuste, et qu’il ne lui sert de rien d’être juste : n’est-ce pas, dirons-nous, comme si on prétendait qu’il lui est avantageux de nourrir avec soin et de fortifier le monstre à plusieurs têtes et le lion, et de laisser l’homme s’affaiblir et mourir de faim ; de sorte que les deux autres le traînent partout où ils voudront ; et n’est-ce pas affirmer qu’au lieu de les accoutumer à vivre ensemble en bon accord, il lui vaudrait mieux les laisser se battre, se mordre et se dévorer les uns les autres ?
Vanter l’injustice, c’est dire en effet tout cela.