Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, IX et X.djvu/626

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


Il est impossible que cela soit autrement.

Mais quoi ! la même chose n’arrive-t-elle pas à l’égard de cette partie de l’ame où réside le courage ; lorsque l’homme porté à la jalousie par l’ambition, à la violence par l’esprit de querelle, à la colère par l’humeur hautaine et intraitable, se livre aux mêmes fureurs, en cherchant à tout prix, sans réflexion et sans discernement, une vaine plénitude d’honneur, de victoire et de vengeance ?

Oui, la même chose doit nécessairement arriver.

Ne pouvons-nous encore avancer hardiment que nos désirs ambitieux et avares, qui, se laissant guider par la science et la raison, poursuivent sous leur conduite les plaisirs que leur indique la sagesse, atteindront alors les plaisirs les plus vrais qu’il leur soit permis d’atteindre, parce que c’est la vérité qui les guide, et des plaisirs conformes à leur nature, parce que ce qu’il y a de meilleur à chaque chose, est aussi ce qui a le plus de conformité avec sa nature[1] ?

Rien de plus vrai.

  1. Voyez le Lysis.