Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, IX et X.djvu/623

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


Or, le pain, la boisson, les viandes, en général tout ce qui nourrit le corps, participe-t-il à la pure essence plus que les opinions vraies, la science, l’intelligence, en un mot, toutes les vertus ? Voici comment tu peux en juger. Ce qui provient de la vérité, de l’essence immortelle et immuable ; ce qui offre en soi-même ces caractères et se produit en un sujet semblable, n’a-t-il pas plus de réalité que ce qui vient de choses périssables, toujours changeantes, et se produit en un sujet de même nature ?

Ce qui tient de l’essence immuable a incomparablement plus de réalité.

Mais l’essence immuable participe-t-elle de l’existence plus que de la science ?

Non.

Ou plus que de la vérité ?

Non plus.

Et si elle avait moins de vérité, elle aurait moins d’existence ?

Nécessairement.

Donc, en général, tout ce qui sert à l’entretien du corps participe moins de la vérité et de l’existence, que ce qui sert à l’entretien de l’ame.

Sans difficulté.

Le corps lui-même comparé à l’ame n’est-il pas dans ce cas ?