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Selon toute apparence, c’est à ce dernier qu’il assignera la dernière place.

Assurément.

Voilà donc deux démonstrations qui se succèdent, deux victoires que le juste remporte sur l’injuste. Voici maintenant la troisième, vraiment olympique, et en l’honneur de Jupiter Libérateur et Olympien[1] : c’est qu’à l’exception des plaisirs du sage, ceux des autres ne sont ni des plaisirs bien vrais, ni des plaisirs purs ; qu’au contraire, ce ne sont que des fantômes de plaisirs, comme je crois l’avoir entendu dire à quelqu’un d’entre les sages[2] ; or, une pareille défaite serait la plus complète et la plus décisive.

Oui ; mais comment le prouves-tu ?

Je le ferai, pourvu que tu me répondes pendant que je cherche avec toi.

Interroge.

Voyons. La douleur n’est-elle pas le contraire du plaisir ?

Oui.

N’est-ce pas aussi un état de l’ame que de n’éprouver ni plaisir ni douleur ?

  1. Le nombre 3 était sacré. On avait consacré la troisième coupe, le troisième combat, etc.
  2. C’est très probablement une allusion au Philèbe..