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Ou dans quelque autre individu, plus que dans cet homme tyrannique que l’amour et tous les autres désirs rendent furieux ?

Je ne le crois pas.

Or, c’est en jetant les yeux sur tous ces maux et sur d’autres encore, que tu as jugé que cet État était le plus malheureux de tous les États.

N’ai-je pas eu raison ?

Oui ; mais que dis-tu maintenant de l’homme tyrannique, sous le même point de vue ?

Je dis que c’est le plus malheureux de tous les hommes.

Cette réponse n’est plus aussi vraie.

Pourquoi ?

Selon moi, il n’est pas encore aussi malheureux qu’on peut l’être.

Qui le sera donc ?

Tu trouveras peut-être celui-ci plus malheureux.

Lequel ?

Celui qui, né tyrannique, ne passe point sa vie dans une condition privée, mais qui est assez malheureux pour qu’un hasard funeste fasse de lui le tyran d’un État.

Sur ce que nous avons dit, je conjecture que tu as raison.

Cela peut être ; mais dans une matière de cette