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Nécessairement.

N’est-ce pas la même chose à l’égard du médecin ?

La même chose.

Crois-tu qu’un musicien, qui monte sa lyre, voulût ou prétendît, quand il s’agit de tendre ou de lâcher les cordes de son instrument, l’emporter sur un musicien ?

Non.

Et sur un ignorant en musique ?

Oui certes.

Et un médecin voudrait-il, dans la prescription du boire et du manger, l’emporter sur un médecin, ou sur son art même ?

Non.

Et sur qui n’est pas médecin ?

Oui.

Vois si, à l’égard de quelque science que ce soit, il te semble que celui qui la sait veuille l’emporter sur celui qui la sait aussi, dans ce qu’il dit et dans ce qu’il fait, ou s’il veut dire et faire la même chose que son semblable dans les mêmes rencontres.

Il pourrait bien en être comme tu viens de le dire.

L’ignorant ne veut-il pas au contraire l’emporter sur le savant et sur l’ignorant ?

Probablement.