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un père parcimonieux, n’estimant que les désirs qui ont le gain pour objet, et se mettant peu en peine des désirs superflus qui se rapportent au luxe et aux plaisirs : n’est-ce pas ?

Oui.

Que jeté dans la compagnie de gens frivoles et livrés à ces désirs superflus dont je viens de parler, entraîné dans toutes leurs folies et adoptant leur manière d’être par aversion pour l’économie étroite de son père ; doué pourtant d’un meilleur naturel que ses corrupteurs, ce jeune homme, tiraillé de deux côtés opposés, avait pris un milieu, et s’était décidé à user de l’un et de l’autre système avec modération, selon lui, et à mener une vie également éloignée de la contrainte servile et du désordre qui ne connaît point de loi ; qu’ainsi d’oligarchique il était devenu démocratique.

Cela est vrai. Telle est bien l’idée que nous nous en sommes faite.

Donne à présent à cet homme devenu vieux un fils élevé dans des habitudes semblables.

Fort bien.

Imagine ensuite qu’il lui arrive la même chose qu’à son père, je veux dire qu’il se trouve entraîné à une vie licencieuse, vie de liberté par excellence au dire de ses guides ; que son père et ses proches prêtent main-forte aux désirs mo-