surtout auprès des tyrans, comme c’est naturel, et en second lieu auprès des démocraties. Mais à mesure qu’ils s’élèvent vers des gouvernemens plus parfaits, leur gloire se lasse, manque d’haleine, et n’a plus la force d’avancer.
Tu as raison.
Mais ceci n’est qu’une digression. Revenons au tyran, et voyons comment il fera pour nourrir cette armée de satellites belle, nombreuse, mélangée et renouvelée à tous momens.
S’il y a dans l’État des temples riches, il les dépouillera ; et tant que les produits de la vente des choses sacrées ne seront pas épuisés, il ne demandera pas au peuple de trop fortes contributions : cela est évident.
Mais quand ce fonds viendra à lui manquer ?
Alors il vivra du bien de son père, lui, ses convives, ses favoris et ses maîtresses.
J’entends : c’est-à-dire que le peuple qui a donné naissance au tyran, le nourrira lui et les siens.
Il le faudra bien.
Mais quoi ! si le peuple se fâchait à la fin, et lui disait qu’il n’est pas juste qu’un fils déjà grand et fort soit à charge à son père ; qu’au contraire, c’est à lui de pourvoir à l’entretien de son père ; qu’il ne l’a pas formé et élevé si haut pour se voir, aussitôt qu’il serait grand, l’esclave