qui se passe, ceux-là du moins qui auront le plus de courage ?
Il y a grande apparence.
Il faut donc que le tyran s’en défasse, s’il veut rester le maître, jusque là qu’il ne laisse subsister parmi les siens, non plus que parmi ses ennemis, un seul homme de quelque valeur.
Évidemment.
Il faut que son œil pénétrant s’applique à bien discerner qui a du courage, qui, de la grandeur d’ame, qui, de la prudence, qui, des richesses. Tel est son bonheur : il est réduit, qu’il le veuille ou non, à leur faire la guerre à tous et à leur tendre des pièges, jusqu’à ce qu’il ait purgé l’État.
Belle manière de le purger !
C’est juste le contraire des médecins, qui purgent le corps en ôtant ce qu’il y a de mauvais et en laissant ce qu’il y a de bon.
C’est là pour lui, à ce qu’il paraît, la condition du pouvoir suprême.
En vérité, n’est-ce pas une bien agréable alternative que celle de périr ou de vivre avec une foule d’hommes méprisables, dont encore il ne peut éviter la haine ?
Telle est pourtant la situation où il se trouve.
N’est-il pas vrai que plus il se rendra odieux à