C’est donc à bon droit que nous appellerons ces désirs nécessaires.
Sans doute.
Pour ceux dont il est aisé de se délivrer, si l’on s’y applique de bonne heure, et dont la présence, loin de produire en nous aucun bien, ne nous fait que du mal, ne les qualifierons-nous pas justement en les appelant des désirs superflus ?
Très justement.
Prenons un exemple des uns et des autres, afin de nous en former une idée exacte.
À merveille.
Le désir de manger, autant qu’il le faut pour entretenir la santé et la vigueur, et le même désir d’avoir à manger du pain et quelques mets, n’est-il pas nécessaire ?
Je le pense.
Le désir de manger du pain sera nécessaire à double titre, et comme utile, et comme pouvant empêcher de vivre s’il n’était pas satisfait.
Oui.
Tandis que celui de manger des mets préparés n’est nécessaire qu’en tant qu’il sert à la vigueur.
Cela est vrai.
Mais le désir qui va au-delà, et se porte sur des mets plus recherchés, désir que presque tout le monde est capable de surmonter en le châtiant de bonne heure et en lui donnant une cul-