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et par l’industrie ; il n’accorde à la nature que la satisfaction des désirs nécessaires ; il s’interdit toute autre dépense, et maîtrise tous les autres désirs comme insensés.

Cela est vrai.

C’est un homme sordide, qui fait argent de tout, qui thésaurise ; un de ces talens dont le vulgaire fait grand cas. N’est-ce pas là le portrait fidèle du caractère analogue au gouvernement oligarchique ?

Oui, selon moi : car de part et d’autre on préfère la richesse à tout.

Je suppose aussi que cet homme n’a guère songé à s’instruire.

Il n’y a pas d’apparence : autrement, il n’aurait pas pris un guide aveugle[1].

Prends bien garde encore à ceci. Ne dirons-nous pas que le défaut d’éducation a fait naître en lui des désirs de la nature des frelons, les uns qui sont comme des mendians, les autres comme des malfaiteurs, que contient violemment l’autre passion qui le domine ?

Fort bien.

Sais-tu en quelles occasions se montrera la partie malfaisante de ses désirs ?

En quelles occasions ?

  1. Allusion à Plutus, dieu des richesses, qui était aveugle.