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son grand roi, lui mettra le diadème et le collier, et lui ceindra le cimeterre[1] ?

Je le crois.

Mettant ensuite aux pieds de ce nouveau maître, d’un côté la raison, de l’autre le courage, qu’il lui livre en esclaves, il oblige l’une à ne réfléchir, à ne songer qu’aux moyens d’accumuler de nouveaux trésors, et il force l’autre à n’admirer, à n’honorer que les richesses et les riches, à mettre toute sa gloire dans la possession d’une grande fortune et de tout ce qui s’y rapporte.

Il n’est point dans un jeune homme de passage plus rapide ni plus violent que celui de l’ambition à l’avarice.

N’est-ce pas là le caractère oligarchique ?

Du moins la révolution qui le métamorphose l’a trouvé tout-à-fait semblable au gouvernement dont nous avons vu sortir l’oligarchie.

Voyons donc s’il ressemble à celle-ci.

Je le veux bien.

N’a-t-il pas d’abord avec l’oligarchie ce premier trait de ressemblance, d’estimer par-dessus tout les richesses ?

Oui. Il lui ressemble de plus par l’esprit d’épargne

  1. Cyropédie, II, 4, 6 ; description des insignes du Grand-Roi.