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Rien de plus vrai.

Il est donc manifeste que dans tout État où tu verras des pauvres, il y a aussi des filous cachés, des coupeurs de bourse, des sacrilèges et des fripons de toute espèce.

On n’en saurait douter.

Mais dans les gouvernemens oligarchiques, ne vois-tu pas de pauvres ?

Presque tous les citoyens le sont, à l’exception des chefs.

Ne sommes-nous point par conséquent autorisés à croire qu’il s’y trouve beaucoup de malfaiteurs armés d’aiguillons, que les magistrats surveillent et contiennent par la force ?

Oui.

Ne dirons-nous pas que ce qui les y a fait naître, c’est le défaut de culture, la mauvaise éducation et la constitution même du gouvernement ?

Sans doute.

Telle est donc le caractère de l’État oligarchique : tels sont ses vices ; peut-être en a-t-il encore davantage.

Peut-être.

Ainsi se trouve achevé le tableau de ce gouvernement qu’on nomme oligarchie, où le cens élève aux différens degrés du pouvoir.

Examinons maintenant l’homme oligarchique :