politiques, et supportant toutes ces avanies avec lâcheté ; qu’enfin elle s’aperçoit tous les jours que tout occupé de lui-même, il la traite avec indifférence. Il entend sa mère outrée de tous ces griefs lui répéter que son père est un homme indolent et sans caractère, et cent autres propos que les femmes en pareil cas ne manquent pas de débiter.
Sans doute ; c’est à n’en pas finir et tout-à-fait dans leur caractère.
Tu sais bien aussi que souvent de pareils discours sont adressés en secret au fils de la maison par des domestiques qui s’imaginent par là faire preuve d’affection envers lui ; et s’ils voient, par exemple, que le père ne poursuit pas le paiement de quelque dette ou la réparation de quelque injure, ils exhortent le fils à faire valoir ses droits lorsqu’il sera grand, et à être plus homme que son père. Sort-il de sa maison ? Il en entend et il en voit bien d’autres ; ici méprisés et traités d’imbéciles ceux qui ne s’occupent que de ce qui les regarde, et là honorés et vantés ceux qui s’occupent de ce qui ne les regarde pas. Le jeune homme qui entend et voit tout cela, et qui d’autre part entend de la bouche de son père un langage tout différent, et qui voit la conduite de son père en opposition avec celle des autres, se sent à la fois tiré de deux côtés ; par son père, qui cultive et qui fortifie la partie raisonnable de son