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trui par le désir qu’ils ont de satisfaire leurs passions. Livrés en secret à tous les plaisirs, ils éviteront les regards de la loi, comme les enfans déréglés évitent ceux de leur père, grâce à une éducation à laquelle la contrainte a présidé et non la persuasion, et cela parce qu’on a négligé la véritable Muse, j’entends l’étude de la dialectique et de la philosophie, et qu’on a préféré la gymnastique à la musique.

Voilà la description d’un gouvernement fort mélangé de bien et de mal.

Il présente en effet ce mélange. Comme la colère y est la qualité dominante, on y remarque par dessus tout l’ambition et la brigue.

À la bonne heure.

Telles seraient donc l’origine et les mœurs de ce gouvernement, autant que je puis en esquisser les principaux traits, sans prétendre en faire un tableau achevé ; car il suffit à notre dessein de connaître d’après cette esquisse l’homme juste et son contraire ; et d’ailleurs nous nous jetterions dans des détails interminables, si nous voulions décrire avec la dernière exactitude chaque gouvernement et chaque caractère.

Tu as raison.

Quel est l’homme qui répond à ce gouvernement ? Comment se forme-t-il et quel est son caractère ?