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les repas en commun, et le soin de cultiver les exercices gymniques et militaires.

Je le crois.

D’autre part, craindre d’élever des sages aux premières dignités, parce qu’on n’aura plus de caractères simples et d’une solidité à toute épreuve, mais des caractères où se rencontrent des élémens divers ; choisir des caractères où la colère domine[1] et trop simples aussi, nés pour la guerre bien plus que pour la paix ; faire un grand cas des stratagèmes et des ruses de guerre, et avoir toujours les armes à la main, ne sera-ce pas là le trait distinctif de ce gouvernement ?

Il y a apparence.

De tels hommes seront avides de richesses comme dans les États oligarchiques. Adorateurs jaloux de l’or et de l’argent, ils l’honoreront dans l’ombre, le tiendront renfermé dans des coffres et des trésors particuliers ; et retranchés dans l’enceinte de leurs maisons comme dans autant de nids, ils y feront de folles dépenses pour des femmes et pour qui bon leur semblera.

Cela est très vrai.

Ils seront donc avares de leur argent, parce qu’ils l’aiment et en sont possesseurs clandestins, et en même temps prodigues du bien d’au-

  1. Voyez liv. IV, p.235 et suiv.