justice aussi sans mélange, nous conduira au résultat que nous cherchons dans cette discussion, jusqu’à quel point l’une et l’autre nous rendent heureux ou malheureux ; et alors nous nous attacherons à l’injustice suivant le conseil de Thrasymaque, ou bien à la justice, conformément aux raisons qui nous semblent déjà manifestes en sa faveur.
Certainement, c’est ainsi qu’il faut faire.
Et puisque nous avons commencé précédemment par examiner le caractère moral dans un État avant de le chercher dans les particuliers, parce que cette méthode était la plus lumineuse, ne devons-nous pas faire encore ici de même, et considérer d’abord le gouvernement ambitieux (car je n’ai pas de nom usité à lui donner ; je l’appellerai, si vous voulez, timocratie ou timarchie), et passer ensuite à l’homme qui lui ressemble ; puis à l’oligarchie et à l’homme oligarchique ; de là, après avoir jeté les yeux sur la démocratie, nous examinerions l’homme démocratique ; enfin nous arriverions à l’examen du gouvernement et du caractère tyrannique, et nous tâcherions de prononcer avec connaissance de cause sur la question que nous nous sommes proposée.
Ce serait procéder avec ordre dans cet examen et ce jugement.