C’était dans ce même esprit de précaution que nous avions antérieurement insisté pour n’admettre aux exercices de la dialectique que des esprits graves et solides, au lieu d’y admettre, comme on fait de nos jours, le premier venu qui n’y apporte aucune disposition.
En effet.
Sera-ce assez de donner à la dialectique le double du temps qu’on aura donné à la gymnastique, de s’y appliquer sans relâche et aussi exclusivement qu’on avait fait pour les exercices du corps ?
Combien d’années ? Quatre ou six ?
Environ ; mets-en cinq. Après quoi, tu les feras descendre de nouveau dans la caverne, et tu les obligeras de remplir les emplois militaires et les autres fonctions propres aux jeunes hommes, afin que du côté de l’expérience ils ne restent pas en arrière des autres. Ce seront encore pour eux de nouvelles épreuves : tu observeras, au milieu des distractions qui les assiégent de tous les côtés, s’ils demeurent fermes ou s’ils fléchissent un peu.
Combien de temps dureront ces épreuves ?
Quinze ans. Il sera temps alors de conduire au terme ceux qui à cinquante ans seront sortis de ces épreuves et se seront distingués dans la vie comme dans les sciences, et de les contraindre à