sont que des espèces de préludes de l’air qu’il nous faut apprendre ? Car assurément les gens qui excellent dans ces sciences ne sont pas dialecticiens, à ton avis ?
Non, certes, sauf un très petit nombre que j’ai pu rencontrer.
Mais si l’on n’est pas en état de donner ou d’entendre la raison de chaque chose, crois-tu qu’on puisse jamais bien connaître ce que nous avons dit qu’il fallait savoir ?
Je ne le crois pas.
Eh bien, Glaucon, voilà enfin après tous les préludes l’air dont je parlais ; c’est la dialectique qui l’exécute. Science toute spirituelle, elle peut cependant être représentée par l’organe de la vue qui, comme nous l’avons montré, s’essaie d’abord sur les animaux, puis s’élève vers les astres et enfin jusqu’au soleil lui-même. Pareillement, celui qui se livre à la dialectique, qui, sans aucune intervention des sens, s’élève par la raison seule jusqu’à l’essence des choses, et ne s’arrête point avant d’avoir saisi par la pensée l’essence du bien, celui-là est arrivé au sommet de l’ordre intelligible, comme celui qui voit le soleil est arrivé au sommet de l’ordre visible.
Cela est vrai.
N’est-ce pas là ce que tu appelles la marche dialectique ?