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compli dans leur ordre ; néanmoins, comme toute cette magnificence appartient à l’ordre des choses visibles, j’entends qu’il la faut considérer comme très inférieure à cette magnificence véritable que produisent la vraie vitesse et la vraie lenteur, dans leurs mouvemens respectifs et dans ceux des grands corps auxquels elles sont attachées, selon le vrai nombre et toutes les vraies figures. Or, ces choses échappent à la vue et ne peuvent se saisir que par l’entendement et la pensée : ou peut-être crois-tu le contraire ?

Nullement.

Je veux donc que la beauté dont le ciel est décoré soit le symbole de cette autre beauté, et serve à notre instruction, comme seraient pour un géomètre des dessins tracés et exécutés par Dédale ou par tout autre sculpteur ou peintre. Tout en les considérant comme des chefs-d’œuvre d’art, un géomètre croirait ridicule de les étudier sérieusement, pour y découvrir la vérité absolue des rapports entre des quantités égales, doubles et autres.

Assurément, cela serait ridicule.

Le véritable astronome n’aura-t-il pas la même pensée en considérant les mouvemens célestes ? Toute la perfection que l’artiste dont nous venons de parler, aura pu mettre dans ses ouvrages, l’astronome s’attendra bien à la trouver dans l’œuvre