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tion est mille fois plus précieuse que celle des yeux du corps, puisque c’est par celui-là seul qu’on aperçoit la vérité. Quand tu diras cela, ceux qui pensent de la même manière ne peuvent manquer d’applaudir à tes paroles ; mais ceux qui n’y ont jamais réfléchi, trouveront que cela ne signifie rien ; car ils ne voient dans ces sciences, après l’avantage dont tu as parlé d’abord, aucun autre qui vaille la peine d’être compté. Vois donc, entre ces deux classes d’auditeurs, à qui tu t’adresses. Ou bien n’est-ce principalement ni pour les uns ni pour les autres, mais pour toi-même que tu raisonnes, sans trouver mauvais toutefois que d’autres puissent en faire leur profit ?

Oui, c’est ainsi, Socrate, c’est pour moi que j’aime à converser, à interroger et à répondre.

Revenons alors sur nos pas. Car tout à l’heure nous n’avons pas pris la science qui dans l’ordre vient immédiatement après la géométrie.

Comment avons-nous donc fait ?

Nous avons quitté les surfaces pour nous occuper des solides en mouvement, avant de nous occuper des solides en eux-mêmes. L’ordre exige qu’après ce qui est composé de deux dimensions, nous passions à ce qui en a trois, c’est-à-dire aux cubes, et à tout ce qui a de la profondeur.