Quelle est-elle ? Ne serait-ce point la géométrie ?
Elle-même.
Il est évident qu’elle nous convient, du moins en tant qu’elle a rapport aux opérations de la guerre. Le même général, s’il est géomètre, s’entendra bien autrement à asseoir un camp, à prendre des places fortes, à resserrer ou à étendre une armée et à lui faire exécuter toutes les évolutions qui sont d’usage dans une action ou dans une marche.
Mais, en vérité, pour tout cela il n’est pas besoin de beaucoup de géométrie et de calcul. Il faut voir si le fort de cette science et ses parties les plus élevées tendent à notre grand but, je veux dire à rendre plus facile à l’esprit la contemplation de l’idée du bien. Car c’est là, disons-nous, que vont aboutir toutes les sciences qui obligent l’ame à se tourner vers le lieu où est cet être, le plus heureux de tous les êtres, que l’ame doit contempler de toute manière.
Fort bien.
Si donc la géométrie porte l’ame à contempler l’essence des choses, elle nous convient ; si elle s’arrête à leurs accidens, elle ne nous convient pas.
Soit.
Or, la moindre teinture de géométrie ne per-