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Je comprends à présent, et je pense comme toi.

À laquelle de ces deux classes rapportes-tu le nombre et l’unité ?

Je n’en sais rien.

Juges-en par ce que nous avons dit. Si nous obtenons une connaissance satisfaisante de l’unité par la vue ou par quelque autre sens, cette connaissance ne saurait porter la pensée vers l’être, comme nous le disions tout à l’heure du doigt ; mais si l’unité offre toujours quelque contradiction, de sorte que l’unité ne paraisse pas plus unité que multiplicité, il est alors besoin d’un juge qui décide ; l’ame se trouve nécessairement embarrassée, et réveillant en elle l’entendement, elle est contrainte de faire des recherches et de se demander ce que c’est que l’unité ; c’est à cette condition que la connaissance de l’unité est une de celles qui élèvent l’ame et la tournent vers la contemplation de l’être.

C’est là précisément ce qui arrive dans la perception de l’unité par la vue : nous voyons la même chose à la fois une et multiple jusqu’à l’infini.

Ce qui arrive à l’unité, n’arrive-t-il pas aussi à tout nombre quel qu’il soit ?

Oui.

Or, la science du calcul et l’arithmétique ont pour objet le nombre.