et l’autre deux, elle les concevra toutes deux à part ; car si elle les concevait comme n’étant pas séparées, ce ne serait plus la conception de deux choses, mais d’une seule.
Fort bien.
La vue, disions-nous, aperçoit la grandeur et la petitesse comme des choses non séparées, mais confondues ensemble : n’est-ce pas ?
Oui.
Et pour éclaircir cette confusion, l’entendement, au contraire de la vue, est forcé de considérer la grandeur et la petitesse, non plus confondues, mais séparées l’une de l’autre.
Il est vrai.
Ainsi, voilà ce qui nous fait naître la pensée de nous demander à nous-mêmes ce que c’est que grandeur et petitesse.
Oui.
C’est aussi pour cela que nous avons distingué quelque chose de visible et quelque chose d’intelligible.
Soit.
Voilà ce que je voulais te faire entendre, lorsque je disais que parmi les sensations, les unes appellent la réflexion, j’entends celles qui sont enveloppées avec des sensations contraires, et les autres ne l’appellent point, parce qu’elles ne renferment pas cette contradiction.