Je n’entends pas.
Je vais tâcher de t’expliquer ma pensée. À mesure que je vais distinguer ce qui est propre à élever l’ame de ce qui ne l’est pas, considère de ton côté le même objet, puis accorde ou nie, selon que tu le jugeras à propos ; nous verrons mieux par là si la chose est telle que je l’imagine.
Montre-moi ce dont il s’agit.
Je te montrerai donc, si tu veux bien y faire attention, cette distinction dans les perceptions des sens ; les unes n’invitent point l’entendement à la réflexion, parce que les sens en sont juges compétens ; les autres sont très propres à l’y inviter, parce que les sens n’en sauraient porter un jugement sain.
Tu parles sans doute des objets vus dans le lointain et des esquisses ?
Tu n’as pas bien compris ce que je veux dire.
De quoi donc veux-tu parler ?
J’entends comme n’invitant point l’entendement à la réflexion, tout ce qui n’excite point en même temps deux sensations contraires ; et je tiens comme invitant à la réflexion, tout ce qui fait naître deux sensations opposées, lorsque le rapport des sens ne dit pas plutôt que c’est telle chose que telle autre chose tout opposée, soit que l’objet frappe les sens de près ou de loin.