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n’as rien trouvé que d’ignoble dans tous les arts mécaniques : n’est-ce pas ?

Oui, mais si nous écartons la musique, la gymnastique et les arts, quelle autre science peut-il rester encore ?

Si nous ne trouvons plus rien hors de là, prenons quelque science qui s’étende à tout universellement.

Laquelle, par exemple ?

Celle qui est si commune, dont tous les arts, toutes les industries et toutes les sciences font usage, et que tout homme a besoin d’apprendre des premières.

Qu’apprend-elle ?

Ce que c’est qu’un, deux, trois, connaissance vulgaire et facile. Je l’appelle en général science des nombres et du calcul : n’est-il pas vrai qu’aucun art, aucune science ne peut s’en passer ?

J’en conviens.

Ni l’art militaire par conséquent.

Elle lui est absolument nécessaire.

En vérité, Palamède, dans les tragédies, nous représente toujours Agamemnon[1] comme un

  1. Les critiques voient ici une allusion au Ve fragment du Nauplius de Sophocle, où toutefois c’est Nauplius qui dit cela de Palamède, et non celui-ci qui parle. Gelder, dans son édition de Théon de Smyrne, soutient, non sans fonde-