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Faut-il demander si je le veux ?

Ceci n’est pas chose facile, comme au jeu un tour de palet[1] ; il s’agit d’imprimer à l’ame un mouvement qui, du jour ténébreux qui l’environne, l’élève jusqu’à la vraie lumière de l’être, par la route que nous appellerons pour cela la véritable philosophie.

Fort bien.

Ainsi il faut chercher quelle est, parmi les sciences, celle qui est propre à produire cet effet.

C’est cela.

Hé bien, mon cher Glaucon, quelle est la science qui élève l’ame de ce qui naît vers ce qui est ? En même temps que je te fais cette question, je me rappelle une chose : n’avons-nous pas dit que nos philosophes devaient, dans la jeunesse, s’exercer au métier des armes ?

Oui.

Il faut donc que la science que nous cherchons, outre ce premier avantage, en ait encore un autre.

Lequel ?

Celui de n’être point inutile à des guerriers.

Assurément il le faut, si la chose est possible.

N’avons-nous pas déjà admis la gymnas-

  1. Voyez le Phèdre, t. VI, p. 34-35.