qui s’imaginent que c’est là qu’ils doivent en aller prendre, il n’y a pas de bon gouvernement possible. Le pouvoir devient une proie qu’on se dispute ; et cette guerre domestique et intestine finit par perdre et les hommes qui se disputent le gouvernement de l’État, et l’État lui-même.
Rien de plus vrai.
Mais connais-tu une autre condition que celle du vrai philosophe pour inspirer le mépris du pouvoir ?
Je n’en connais point d’autre.
D’autre part, le pouvoir doit toujours être confié à ceux qui ne sont pas jaloux de le posséder ; autrement, la rivalité fera naître des disputes entre ceux qui le convoitent.
Nous en sommes convenus.
Par conséquent, à qui imposeras-tu la garde de l’État, si ce n’est à ceux qui, mieux instruits que tous les autres dans la science de gouverner, ont une vie bien préférable à la vie civile et qui leur offre d’autres honneurs.
C’est à ceux-là qu’il faut s’adresser.
Veux-tu maintenant que nous examinions ensemble de quelle manière nous formerons des hommes de ce caractère, et comment nous les ferons passer des ténèbres à la lumière, comme on dit que quelques-uns ont passé des enfers au séjour des dieux ?