une bonne direction, il ne regarde point où il faudrait : c’est ce qu’il s’agit de corriger.
En effet.
Il en est à peu près des autres vertus de l’ame comme de celles du corps. L’ame ne les recevant pas de la nature, on les y introduit plus tard par l’éducation et l’exercice ; mais la science semble appartenir à quelque chose de plus divin, qui ne perd jamais de sa force et qui, selon la direction qu’on lui donne, devient utile ou inutile, avantageux ou nuisible. N’as-tu point encore remarqué jusqu’où va la sagacité de ces hommes à qui on donne le nom d’habiles malhonnêtes gens ? Avec quelle pénétration leur misérable petite ame démêle tout ce qui les intéresse ? Leur ame n’a pas une mauvaise vue ; mais comme elle est forcée de servir d’instrument à leur malice, ils sont d’autant plus malfaisans qu’ils sont plus subtils et plus clairvoyans.
Il n’est que trop vrai.
Si dès l’enfance on coupait ces penchans nés avec l’être mortel, qui, comme autant de poids de plomb, entraînent l’ame vers les plaisirs sensuels et grossiers et abaissent ses regards vers les choses inférieures ; si le principe meilleur dont je viens de parler, dégagé et affranchi, était dirigé vers la vérité, ces hommes l’apercevraient avec la même sagacité qu’ils aperçoivent