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Vraiment non, je n’ai pas tout dit.

N’omets pas le moindre trait.

Il m’en échappera beaucoup, je crois ; mais, autant que je le pourrai en cette circonstance, je ne passerai rien volontairement.

Fais comme tu dis.

Conçois donc qu’ils sont deux, le bien et le soleil : l’un est roi du monde intelligible ; l’autre, du monde visible ; je ne dis pas du ciel, de peur que tu ne croies qu’à l’occasion de ce mot, je veux faire une équivoque[1]. Voilà par conséquent deux espèces d’êtres, les uns visibles, les autres intelligibles.

Fort bien.

Soit, par exemple, une ligne coupée en deux parties inégales : coupe encore en deux chacune de ces deux parties, qui représentent l’une le monde visible, l’autre le monde intelligible ; et ces deux sections nouvelles représentant la partie claire et la partie obscure de chacun de ces mondes, tu auras pour l’une des sections du monde visible, les images. J’entends par images, premièrement les ombres ; ensuite les fantômes re-

  1. En grec, ciel (οὐρανός) est à peu près la même chose que le visible (ὁρατόν). Employer l’un pour l’autre eut pu paraître abuser d’une ressemblance verbale. Cette précaution de Platon est intraduisible en français, où les mots ciel et visible ne peuvent être confondus.