sont l’objet des sens et non de l’esprit, et des idées qu’elles sont l’objet de l’esprit et non des sens.
Cela est incontestable.
Par quel sens apercevons-nous les choses visibles ?
Par la vue.
Nous saisissons les sons par l’ouïe, et par les autres sens toutes les autres choses sensibles. N’est-ce pas ?
Sans doute.
As-tu remarqué quelle dépense particulière l’ouvrier de nos sens a faite pour la vue ?
Pas précisément.
Eh bien, remarque ceci. L’ouïe et la voix ont-elles besoin d’une troisième chose, l’une pour entendre, l’autre pour être entendue ; de sorte que, si cette chose vient à manquer, l’ouïe n’entendra point, la voix ne sera point entendue ?
Nullement.
Je crois que la plupart des autres sens, pour ne pas dire tous, n’ont besoin de rien de semblable. Vois-tu quelque exception ?
Non.
Mais à l’égard de la vue, outre l’objet visible, ne conçois-tu pas qu’une troisième chose est nécessaire ?
Que veux-tu dire ?
Suppose des yeux doués de la faculté de voir,