Cela serait absurde.
Que le naturel du philosophe, tel que nous l’avons décrit, n’approche pas de ce qu’il y a de meilleur au monde ?
Impossible.
Ou qu’un semblable naturel, cultivé par une éducation convenable, n’est pas plus propre que tout autre à devenir au plus haut degré vertueux et sage ? Accorderont-ils plutôt cet avantage à ceux que nous avons exclus du nombre des philosophes ?
Non.
Et quand ils nous entendront dire qu’il n’est point de remède aux maux publics et particuliers, et que la forme de gouvernement dont nous faisons la fiction, ne se réalisera jamais, si la philosophie ne possède toute autorité dans l’État, s’effaroucheront-ils encore de nos paroles ?
Un peu moins, j’espère.
Allons, veux-tu que nous n’en restions pas sur cet un peu moins et que nous les déclarions tout-à-fait radoucis et persuadés, quand la honte seule les obligeroit d’en convenir.
Je le veux bien.
Tenons-les donc pour persuadés à cet égard. À présent, pourroit-on contester que des enfans de rois ou de chefs de gouvernement puissent naître avec des dispositions pour la philosophie ?