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heureuses dispositions. Dans la suite, ils croient faire beaucoup d’assister à des entretiens philosophiques, lorsqu’ils en sont priés ; ils s’en font moins une occupation qu’un passe-temps. La vieillesse est-elle venue ? à l’exception d’un petit nombre, leur ardeur pour cette étude s’éteint bien plus que le soleil d’Héraclite[1], puisqu’elle ne se rallume plus.

Comment faut-il faire ?

Tout le contraire. Il faut que les enfans et les jeunes gens acquièrent l’instruction et la science de leur âge[2], et qu’on prenne un soin particulier de leur corps dans cette saison de la vie où il croît et se fortifie, afin de le préparer au service de la philosophie. À mesure que l’intelligence prend son développement, on renforcera le genre d’exercice qu’on lui donne. Enfin, lorsque les forces affaiblies ne permettront plus d’exercer les fonctions de magistrat et de guerrier, alors il sera permis de se livrer à la philosophie et de ne s’oc-

  1. Voyez le Scholiaste, et la Dissertation de Schleiermacher sur cette partie de la doctrine d’Héraclite, Mus. d. Alterth. T. I, p. 390. Il paraît qu’Héraclite soutenait que chaque soleil est un soleil nouveau, qu’il s’éteint chaque soir et se rallume chaque matin.
  2. Il s’agit ici évidemment de la musique et de la gymnastique.