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Peu importe qu’il soit comme eux sur le vaisseau, il n’en est pas plus matelot pour cela[1] ; car ce n’est pas parce qu’il va sur mer qu’il est pilote, mais à cause de son art et de l’autorité qu’il a sur les matelots.

Cela est vrai.

Les matelots n’ont-ils pas un intérêt qui leur est propre ?

Oui.

Et le but de leur art n’est-il pas de rechercher et de procurer à chacun d’eux ce qui lui est avantageux ?

Sans doute.

Mais un art quelconque a-t-il un intérêt étranger, et ne lui suffit-il pas d’être en lui-même aussi parfait que possible ?

Comment dis-tu ?

Si tu me demandais s’il suffit au corps d’être corps, ou s’il lui manque encore quelque chose, je te répondrais que oui, et que c’est pour cela qu’on a inventé la médecine, parce que le corps est quelquefois malade, et que cet état ne lui convient pas. C’est donc pour procurer au corps ce qui lui est avantageux, que la médecine a été inventée. Ai-je raison ou non ?

  1. Il y a en Grec tant d’analogie entre vaisseau (ναῦς) et matelot (ναύτης), qu’il serait assez naturel d’appeler matelot quiconque est sur le vaisseau, et le pilote lui-même.