occasionnent le décri universel où se trouve, selon toi, la philosophie.
Mais quelles sont les causes de corruption pour le philosophe ?
Je vais te les exposer, si j’en suis capable : d’abord tout le monde conviendra avec moi que ces heureux naturels qui réunissent toutes les qualités que nous avons exigées du philosophe accompli, apparaissent sur la terre rarement et en petit nombre. Qu’en penses-tu ?
On n’en peut pas douter.
Ils sont en bien petit nombre, et vois quelle foule de causes, et de causes puissantes, conspirent à les corrompre.
Quelles sont-elles ?
Ce qu’il y a de plus étrange à dire, c’est que l’ame du philosophe se perd et se laisse détourner de la philosophie par les qualités mêmes que nous avons admirées en lui ; je veux dire la force, la tempérance et les autres qualités dont nous avons fait l’énumération.
Cela est bien étrange, en effet.
Ce qui pervertit encore son ame et l’arrache à la philosophie, c’est tout ce qu’on regarde parmi les hommes comme des biens, la beauté, les richesses, la force du corps, les grandes alliances et les autres avantages de cette nature. Tu dois comprendre en général ce que je veux dire.