Il n’y a pas apparence.
Mais s’il ne retient rien de ce qu’il apprend, s’il oublie tout, est-il possible qu’il acquière de la science ?
Comment cela pourrait-il être ?
Voyant qu’il travaille sans fruit, ne sera-t-il pas forcé à la fois de se haïr lui-même et tout genre d’étude ?
Sans doute.
Nous ne mettrons donc pas au rang des ames qui sont propres à la philosophie celle qui oublie tout : nous voulons qu’elle soit douée d’une bonne mémoire.
Certainement.
Mais une ame dénuée d’harmonie et de goût n’est-elle pas naturellement portée à manquer de mesure ? Pourrons-nous dire autrement ?
Non.
La vérité est-elle amie de la mesure ou du contraire ?
Elle est amie de la mesure.
Ainsi, cherchons dans le philosophe un esprit plein de mesure et de grace, que sa pente naturelle porte à la contemplation de l’essence des choses.
À merveille.
Ne te semble-t-il pas que les qualités que nous venons d’énumérer se tiennent entre elles, et