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une corruption évidente. — Tous les manuscrits donnent ἐναργεστάτας. Je ne sais pourquoi Schleiermacher traduit stærksten. La vraie leçon est évidemment celle des manuscrits. Socrate cite les appétits naturels les plus manifestes.


Pages 233 — 234. — Ne mets-tu pas la soif, par sa nature, au nombre des choses relatives ? La soif se rapporte-t-elle à quelque chose ? — Oui, à la boisson. Bekker, p. 201 : τὸ δὲ δὴ δίψος, ἦν δ’ ἐγώ, οὐ τούτων θήσεις τῶν τινὸς εἶναι τοῦτο ὅπέρ ἐστιν ; ἔστι δὲ δή που δίψος ; Ἔγωγε, ἦ δ’ ὅς, πώματός γε.

Je lis avec tous les manuscrits, moins un, Bekker et Schneider, τούτων, contre Stallbaum, qui à ce seul manuscrit emprunte τοῦτο, correction gratuite et qui donnerait une phrase très peu élégante. Τούτων se rapporte aux choses dont Socrate vient de parler, et qui toutes ont pour caractère commun d’avoir un objet, d’être relatives à quelque chose. Il demande donc si la soif n’a pas, elle aussi, ce caractère : οὐ θήσεις τοῦτο (τὸ δίψος) ὅπέρ ἐστιν, c’est-à-dire la soif, en tant que soif, la soif en général, εἶναι τούτων τῶν (ὄντων) τινὸς, au nombre de ces choses qui se rapportent à une autre. Il n’est pas du tout nécessaire avec Ast de changer εἶναι en ὄν-