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vile, tu ne la regardes pas comme légitime. Bekker, p. 185.

Ici, avec huit manuscrits et Ficin, je me sépare de la leçon des autres manuscrits adoptée par tous les critiques. Il m’est impossible de comprendre comment, dans la langue de Platon et dans la langue grecque on distinguerait aussi fortement ὄρθη δόξα de δόξα νομίμη, l’opinion droite, juste, raisonnable, de l’opinion légitime, surtout lorsque dans la phrase précédente on a confondu ὄρθη δόξα et δόξα νομίμη,… σωτηρίαν δόξης ὀρθής τε καὶ νομίμου. Et il ne faut pas dire que c’est là seulement une opinion de Glaucon, car Socrate répond à Glaucon : ce que tu dis est parfaitement vrai. Ainsi je lis : τὴν αὐτὴν δόξαν… ἄνευ παιδείας γεγονυῖαν, le courage sans lumières, lequel comprend deux sortes de courages également sans lumières, l’un qui est un instinct organique et brutal, l’autre qui est une habitude servile ; tous deux forment le courage sans lumières, qui n’est pas le vrai et légitime courage. Ce sens me paraît satisfaisant. Celui des autres critiques consiste à distinguer trois sortes de courages : 1o un courage réel, mais qui serait ἄνευ παιδείας. 2o Le courage à la manière des bêtes. 3o Le courage des esclaves. Schleiermacher défend vivement cette interprétation. Mais on ne voit pas ce que pourrait être le premier genre de cou-