serait pas leur faute, mais celle de Socrate, auteur de la constitution. Mais comme cette constitution ne peut aller qu’autant que les guerriers le voudront bien, puisqu’ils sont les maîtres, il suit encore qu’après tout ils ne seraient malheureux que par leur propre faute.
Plusieurs manuscrits, au lieu de αὖ lisent ἂν, leçon que H. Étienne a suivie. Αὖ est la leçon du plus grand nombre des manuscrits et des meilleurs. Schleiermacher l’admet bien, mais il en a tiré un sens très alambiqué. Il prétend que le sujet de cette phrase n’est pas seulement φύλακες νόμων, mais φύλακες μὴ ὄντες ἀλλὰ δοκοῦντες, et qu’ainsi on ne peut dire que ces faux gardiens des lois ont seuls la faculté de bien administrer l’État et de le rendre heureux ; loin de là ils le perdent, πᾶσαν ἄρδην πόλιν ἀπολλύασι ; de sorte qu’il n’y a plus de bonheur que pour eux seuls. Mais il faudrait au moins qu’il y eût ici ironie ; car là où l’État tout entier serait ruiné, il n’y aurait plus même de place pour le bonheur d’une seule classe. J’entends donc αὖ, comme un simple signe de division d’avec la